Qui a dit qu’il fallait avoir une chaînette autour du cou, porter un col relevé et parler en s’aidant de ses mains et pour ouvrir un resto italien?
Antoine et Carmelo n’ont pas attendu que vous délibériez pour ouvrir Cŏcīna (prononcez Kokina) dans le quartier du Châtelain.
Après avoir accueilli quelques invités VIP durant le week-end, le restaurant a ouvert officiellement ses portes le lundi 7 mars. Lors de notre venue, un jour plus tard, Cŏcīna affichait déjà complet.
L’appel de la nouveauté, probablement. Mais durant l’effervescence des premiers jours, Antoine et Carmelo réussiront sûrement à attirer encore plus de curieux tout en parvenant à séduire de futurs habitués.
Cŏcīna, c’est l’aventure de deux amis, tout droit sortis de la « Solvay Brussels School of Economics and Management ». Pour Antoine, ce n’est pas la première affaire, puisqu’il a créé il y a un an à peine Le Bar à Vins, lieu où l’on se presse désormais sur la chaussée de Vleurgat à Ixelles.
Mais les deux patrons ne passent pas leur temps à observer les billets s’amasser dans la caisse de leur business. Ce que veulent Antoine et Carmelo, c’est surtout mettre à l’honneur leur passion pour la gastronomie italienne et offrir ce qu’elle a de meilleur.
Pour y arriver, ils ont su bien s’entourer! En cuisine, c’est le chef Antonio Coppola qui est aux commandes. Lorsqu’il a commencé à engranger ses années d’expériences derrière les fourneaux, Carmelo, lui, était encore adolescent. Aujourd’hui, du haut de ses 26 ans, le jeune patron a bien raison de donner carte blanche au chef Antonio. Si vous cherchiez un accent chantant, c’est en cuisine qu’il se trouve!
Une carte changeante au gré des arrivages et de vos envies
Antonio adapte ses plats au jour le jour, en jonglant avec les produits dont il dispose. La carte n’est jamais exactement la même puisqu’elle est modifiée au gré des arrivages, tout droit venus d’Italie. L’antipasto misto que nous avons choisi en entrée ce jour là était une belle façon de débuter le repas. Mozzarella fondante, charcuterie finement sélectionnée, même l’huile d’olive était à tomber.
En salle aussi, ça parle avec un accent chantant. La chouette serveuse était aux petits soins malgré le monde. Pourtant, on lui a donné du fil à retordre en lui demandant plusieurs explications sur la signification des plats de pâtes et en modifiant pour certains les ingrédients marqués sur la carte.
Mais pour le chef, no problemo! Habitué à composer, Antonio adaptera ses préparations minute sans aucun souci, selon vos allergies ou vos envies. La cuisine est ouverte et permet à toute la salle d’observer son travail. Les plus curieux pourront même s’installer sur le passe-plat – bar qui entoure la cuisine pour voir ça d’encore plus près.
Ce soir là, nous avons pu goûter aux « Penne della regione di Carmelo » (Aubergines, ricotta di buffala), aux « Spaghetti alle vongole » (ail, persil, huile d’olive et piments – demandé sans piments) ainsi qu’aux « trofie al pesto di basilico, zucchine, scampi » (pesto, courgettes et scampis – où le chef a remplacé les scampis par des aubergines).
Tout était délicieux, al dente. Mention spéciale pour ces deux derniers plats, jugés un peu plus fins que le premier. Après avoir satisfait nos désirs en écoutant nos chicaneries, le chef est même apparu à notre table, un air préoccupé, presque apeuré, en demandant si le plat de trofie au pesto n’était pas trop huileux!
Restaurant, traiteur et épicerie fine
Si comme nous, vous avez beaucoup apprécié la cuisine d’Antonio Coppola, vous pourrez tenter de la reproduire chez vous, car Cŏcīna n’est pas qu’un restaurant. Le lieu est aussi une épicerie fine, réserve de base dans laquelle le chef se sert pour élaborer ses plats. Dans la salle du bas, une vitrine réfrigérée attelée à la cuisine donne à voir les charcuteries, fromages et autres ravioles qu’il est possible d’acheter. Pour les autres produits, il faudra monter à la mezzanine. A côté d’une grande table prête à accueillir un joyeux groupe d’amis, une étagère a été fraîchement garnie de flacons d’huile d’olive ou de truffe, de sauce tomate, de paquets de pâtes ou encore de grissinis made in Italy. Si vous avez l’envie de mais pas l’inspiration, Cŏcīna propose même une petite sélection de livres de cuisine.
Bientôt, un mur végétal apportera un peu de verdure au restaurant. Avec le carrelage du sol, le patchwork de bois d’un des murs et son ambiance tamisée, Cŏcīna est un lieu spacieux et épuré mais pas froid pour autant. En groupe ou en couple, pour le lunch ou un dîner, chacun trouvera son coin préféré, plus intime ou plus animé.
« Le nouveau repère ixellois pour les amateurs de gastronomie italienne »
Cŏcīna n’hésite pas à se définir comme « le nouveau repère ixellois pour les amateurs de gastronomie italienne ». Quartier oblige, les prix ne sont pas peu élevés (sans être prohibitifs) et vous mangerez peut-être entre des working girls et des chics madames en fourrure et talons très hauts. Mais grâce à de délicieux produits, du bon vin, un service attentif, un lieu spacieux et des patrons ambitieux qui n’hésitent pas à prêter main forte en salle, Cŏcīna a su nous convaincre et trouvera certainement très vite sa place dans le quartier du Châtelain.
On reviendra. Probablement lors de l’aperitivo, histoire de déguster des antipasti en buvant un grand Spritz sous les premiers rayons de soleil qui éclaireront leur terrasse (orientée plein sud!).
Cŏcīna
Rue de Washington, 159, 1050 Ixelles
Ouvert du lundi au samedi
Site web
2 Comments
Bel article qui nous donne envie d essayer ce nouvel établissement tout en restant neutre dans les propos. Merci pour ce review !
Un bémol : » vous mangerez peut-être entre des working girls et des chics madames en fourrure et talons très hauts. »
Les working boys et autres gentleman aux casual costard n existent pas ? Je regrette ce léger sexisme dont la critique pourrait s abstenir….
Merci pour ce commentaire Séverine!
Pour la remarque, il ne faut vraiment pas y voir de sexisme, juste une tentative de description des clients qui nous entouraient ce soir là, sans généralité!